Consolidateur des risques de marché taux et actions

Publié le 07-11-2009
 

1 – Quels sont les points communs/différences entre votre métier et la fiche-métier ?

C’est exactement ça bien qu’à  la différence de la fiche, j’ai en plus une partie réglementaire et projet sur mon poste.
Pour la partie réglementaire, il s’agit de l’allocation des fonds propres et de la déclaration à  la commission bancaire alors que pour la partie projet, il s’agit de la rédaction des spécifications des logiciels de risque locaux et monde.
Ce qui est bien dans la fiche : concise et précise, avec de bonnes références de reportings. Elle serait parfaite sur eFC (eFinancialCareers) comme offre de poste.

2 – Qu’aimeriez-vous rajouter/développer par rapport à  cette fiche pour bien faire comprendre votre travail à  des étudiants/jeunes financiers ?

La partie absente de la fiche, c’est l’aspect rédaction des besoins au niveau des logiciels : les produits évoluent donc les métriques de risque également. C’est à  celui qui s’occupe du reporting de faire évoluer l’outil de risque : en rédigeant des spécifications en lien avec l’IT (les équipes informatiques) en écrivant directement dans les outils ou en développant directement ses propres outils via VBA (langage office), pearl (linux) ou C++.

3 – Quel est votre parcours ?

Initialement, je suis parti dans la comptabilité pour faire un virage à  90° afin de me muscler dans les produits de marché.
La compta. (MSTCF) est un complément car on a de solides bases fiscales et juridiques utiles pour toute la partie réglementaire. Je ne suis pas consolidateur « risque et résultat » mais seulement « risque ». Il faut en fait surtout un double profil pour ceux qui travaillent sur les résultats. Aucun diplôme de 3ème cycle, à  ma connaissance, ne donne vraiment la double compétence : comptabilité et finance de marché (pour cerner la notion de résultat économique). Car il faut s’y connaître un minimum à  la fois en « comptabilité » et à  la fois « en valorisation de produit financier » pour faire un rapprochement résultat comptable et résultat économique (calculé chaque jour en relation avec la salle : on calcule le P&L de la salle avec le trader lorsqu’il gagne et lorsqu’il perd).
Pour résumer, j’ai suivi une MSTCF à  la suite de laquelle je me suis réorienté vers la finance de marché en suivant un DEA (maintenant appelé Master Recherche) de Sciences de Gestion option finance à  la Sorbonne.
À la sortie, j’ai commencé par du consulting (9 mois en remplacement de postes de contrôleur des risques).

4 – Quelle est votre recommandation pour de jeunes diplômés ?

Ce qu’on ne nous enseigne pas c’est la maîtrise du VBA qu’on apprend souvent sur le terrain sauf si on a fait une école d’ingénieur. On recrute rarement quelqu’un pour sa compétence en informatique mais plutôt pour ses connaissances des produits financiers mais il devra apprendre un langage via son stage ( très difficile de trouver un boulot sans stage de 6 mois – dans le domaine du moins). On n’a jamais directement recruté en sortant de l’école (certains stages allant jusqu’à  1 an et demi).
La double compétence requise concerne les produits financiers et l’informatique. Je conseille d’obtenir plutôt la compétence en finance et après d’apprendre sur le tas l’informatique (car souvent le recours aux stagiaires se fait dans le cadre de missions de développement d’outils nécessaires à  l’analyse voire de reporting en VBA voire C++).

5 – Renseignements :

journée type
Arrivée : back testing ( »BT ») pour vérifier la cohérence de VAR (Value At Risk) de la veille.
Ensuite, si c’est ok, la production des reportings de risque et le suivi des limites de risque. Ces reports ont pour but de s’assurer que le trader fasse du business dans le cadre de ses limites de risques qui sont données par le siège de son établissement.
La production du reporting de Value At Risk clôture une journée type.
N’étant pas trader, on ne termine pas immédiatement après la fermeture des marchés (17h/17h30). Certains traders travaillant sur les marchés américains commencent tard et peuvent se couvrir jusqu’à  22h ; ce qui implique que les chiffres sortent tard.
Les raisons qui peuvent nous faire terminer tard : les problèmes IT (informatiques, un deal – = une opération – mal pris en compte par le système) ou pour des problèmes d’analyse (dépassement de limite qui implique une nouvelle vérification qui en cas de confirmation sera signalée au Risk Manager de la salle des marchés qui envisagera ou non de demander au siège une nouvelle limite).
outils utilisés
Logiciels de risque (riskwatch, Summit et Sophis) et tout le pack Office, Bloomberg et Reuters.
vocabulaire
VAR (Value at Risk) : risque de perte maximale que tu as à  l’horizon de 1 jour ou de 10 jours
Back testing : on vérifie le lendemain si la prédiction de la VAR s’est réalisée ou non
Stress Testing : simulation de scénario catastrophe destinée à  évaluer les pertes en cas de réalisation de ces scénarios.

6 – Que pensez-vous de ce qu’on dit de votre métier dans la presse ?

On n’en parle pas.
On parle des mecs qui font le business, trader, fonds, hedge funds. On parle du risque financier sans parler des gens qui s’occupent de ça.