Chargé de missions en Banque - Direction Financière
Publié le 07-11-2009
1 – Quels sont les points communs/différences entre votre métier et la fiche-métier ?
Mon métier de Chargé de missions est une des composantes du contrôle de gestion dont la fiche ne fait pas mention.
Le métier de contrôleur de gestion est parfois distingué en deux catégories : le contrôleur de gestion industriel et le contrôleur de gestion bancaire.
Rattaché au contrôle de gestion bancaire, mon travail de Chargé de missions a ceci de distinctif qu'il ne s'applique par à un produit à proprement parler. L'objet principal de son attention est particulier puisqu'il s'agit de « l'argent », le métier d'une banque étant le « commerce de l'argent ».
Ceci étant dit, en Banque d’investissement, le contrôleur de gestion bancaire au sens large appliquera plus vraisemblablement son champ d'intervention à ce qu'on appelle les « métiers » bancaires plus qu'à l'argent en tant que tel (exemples de métiers bancaires : fusions-acquisitions, émission primaire de la dette, financement de projet, financement LBO, payment & cash management etc.).
2 – Qu’aimeriez-vous rajouter/développer par rapport à cette fiche pour bien faire comprendre votre travail à des étudiants/jeunes financiers ?
Le contrôle de gestion est un domaine très intéressant qui, à l'instar de la comptabilité, me semble souffrir d'un certain nombre de préjugés de la part des étudiants comme des recruteurs. C'est un métier où, à mon sens, règnent trois qualités essentielles : la curiosité, la rigueur et la méthode. C'est à ce titre une excellente école.
Pour révéler un peu la diversité du domaine, je parlerai d'une part des contrôleurs de gestion en charge d'un ou de plusieurs métiers et d'autre part du contrôleur de gestion €“ Chargé de missions/analyste.
Le contrôleur de gestion métier, en banque, est chargé de la détermination des résultats du métier et du suivi des coà»ts ; en parallèle, bien sà»r, à l'élaboration annuelle des budgets. Outre la simple production des reportings d'activité, il intervient afin de garantir l'aspect « économique » du résultat en neutralisant les éléments exceptionnels qui faussent la compréhension correcte de l'activité de la période. Ceux-ci sont, par exemple, neutralisés sur la période de paiement pour être étalés sur l'ensemble de la période d'utilisation (cas du paiement des stations bloomberg et Reuters pour les métiers de marché dont les factures sont trimestrielles et honéreuses).
En Banque d'investissement, la particularité du contrôle de gestion en banque tient à la complexité de certains métiers dont les liens avec les responsables métiers permettent une meilleure compréhension (ex. des financements d'actifs à dominante fiscale)
Le chargé de missions, quant à lui, agit de manière transversale à tous les métiers pour apporter une réponse et/ou une visibilité à une question globale posée par le management et/ou la direction (économies potentielles réalisables à l’échelle de la banque d’investissement par exemple ou développement plus poussée du système d’information). Difficile dans la mesure où il suppose d'appréhender de nombreuses réalités (les métiers bancaires sont souvent très différents les uns des autres), il permet d'apporter un regard critique sur des sujets nécessitant un certain recul… et du temps ; ce que ne peuvent pas toujours se permettre les contrôleurs de gestion métiers directement concernés par les problématiques de production/validation des résulats.
Autre particularité du contrôle de gestion en banque : il y a généralement beaucoup plus de produits/métiers que dans une entreprise (disposant souvent d’une gamme de quelques produits). La tà¢che n’en est que plus intéressante.
3 – Quel est votre parcours ?
DUT Techniques de Commercialisation, puis École de Commerce option finance en admission parallèle et enfin Master II Finance
Une formation bac + 5 en contrôle de gestion est tout à fait adaptée.
4 – Quelle est votre recommandation pour de jeunes diplômés (parcours et compétences) ?
Pour ce type de métiers, l'attitude professsionnelle, plus que les compétences, fait vraiment la différence. C'est pour cette raison que je recommande particulièrement l'alternance en contrôle de gestion. Il est également rédhibitoire de ne pas être à l'aise avec Excel. Formules opératoires de base, fonctions condition et de vérification ainsi que les fameuses « vlookup et hlookup » sont indispensables. Elles vous serviront d'ailleurs plus tard quelques soient votre orientation professionnelle.
La sanction tombe très vite pour ceux qui ne sont pas à l'aise avec ces notions ; ce premier niveau de compétence sous Excel est un élément fondamental lors de tout entretien.
5 – Renseignements :
- journée type : les débuts de mois, période de production des résultats et reportings imposent une présence systématique et les périodes clefs de communication des résultats sont assez chargées (trimestriels, semestriels et annuels sans compter les périodes de budget).
- outils utilisés : Excel, Essbase (logiciel professionnel s’intégrant à Excel et permettant d'exploiter un système d'information) Access et PowerPoint.
- vocabulaire
P&L (prononcer à l'anglaise : « P n' L » rapidement )
PNB (l'équivalent de la Marge Brute dans une société industrielle ou de service autre qu'un établissement financier – aussi usuel cependant que le terme « CA »)
Budget/ Estimé
CoEx (Coefficient d’exploitation : poids des charges dans le PNB)
Moyens d’information habituels
Les Echos, La Tribune, Option Finance, La Revue Banque, Publications internes.
6 – Que pensez-vous de ce qu’on dit de votre métier dans la presse ?
Je n'y ai jamais vraiment prêté attention si ce n'est que le contrôle de gestion bancaire ne semble jamais décrit contrairement à son homologue industriel généralement valorisé.